Demain, dans le monde entier, sera célébré Losar soit le Nouvel An tibétain. Cette période haute en couleur est une occasion unique de découvrir la culture tibétaine si riche et diverse. Le calendrier tibétain est basé sur les cycles lunaires, ainsi la date du Losar change annuellement. De la même façon que le calendrier chinois, chaque année un signe astrologique différent est mis à l’honneur. Ainsi, 2018 – ou 2144 selon le calendrier tibétain – sera dédiée au Chien.
Mélange de pratiques sacrées et laïques, ce festival a pour but de purifier et de renouveler les énergies de chacun afin d’entamer la nouvelle année comme il se doit. Les festivités auront lieu pendant trois jours, mais peuvent continuer jusqu’à quinze jours après son lancement. Chaque jour à son importance et présente ses propres coutumes. Si les cérémonies religieuses occupent une place de choix dans ce festival, ce besoin de renouveau et de changement est un enseignement inspirant et profitable à tous, bouddhistes convaincus comme voyageurs curieux.
Pour ceux qui aurait manqué leurs résolutions de début d’année, Losar est une deuxième chance de pouvoir donner vous débarrasser des énergies négatives et de plonger dans un nouvel état d’esprit en essayant d’appliquer les rituels suivants.
Un rituel de préparation minutieux
La période du Gutor représente les deux derniers jours de l’année du calendrier tibétain et est dédiée à la préparation des festivités. Ce rituel est censé chasser les mauvais esprits ou démons à la veille de cette nouvelle année. Ainsi, les familles tibétaines dessinent les huit symboles bouddhistes « eight auspicious » et d’autres signes de bon augure sur les murs de leurs maisons à l’aide d’une poudre blanche. Dans nombre de monastères, plusieurs déités protectrices sont honorées lors des rituels de dévotion. Des offrandes sont également déposées sur les autels familiaux et dans les temples. La nuit tombée, des torches de paille trempées dans de la tsampa (farine tibétaine) sont allumées pour se débarrasser des esprits puis jetées dans de grands feux de bois à la fin de ce rituel.
Premier jour du Festival : le Lama Losar
Le premier jour du Nouvel An, est véritablement symbole de renaissance, puisque il débute avec le « premier bain de l’année ». Les familles tibétaines se lèvent aux aurores afin de se baigner, signe de purification. Après avoir partager un thé préparé soigneusement, vient le moment de nettoyer la maison. Une attention tout particulière est portée à la cuisine, puisque toute la famille se réunira après ce rituel matinal afin de préparer les mets réservés à ce jour de fête. Ce premier jour est une occasion unique pour tout le monde de porter de nouveaux vêtements, comme la traditionnelle chupa pour les femmes, choisis spécialement pour l’occasion.
Un repas est organisé en famille, et certains plats sont servis tout spécialement pour célébrer le Lama Losar dignement. On retrouve notamment le Guthuk, une soupe agrémentée de raviolis faits maison et composés de neuf ingrédients. C’est une opportunité de goûter au Kapse, petits gâteaux traditionnels accompagnés d’une bière locale appelée Chang.
Deuxième jour du Festival : le Gyalpo Losar
Le deuxième jour de Losar honore les leaders communautaires et nationaux. Historiquement, ce jour était dédié aux cérémonies de couronnement du roi, « gyalpo » en tibétain. À Dharamsala, refuge du gouvernement exilé, Sa Sainteté le Dalaï-lama échange des salutations avec les hauts fonctionnaires et reçoit la visite de dignitaires étrangers. Ce jour marque également le début des performances artistiques. L’une des plus connues, la danse du “Vbrasdkar”, serait source de bénédiction pour ceux qui y participent ou même ne feraient qu’y assister. Des danseurs vêtus de masques blancs et de bâtons déambulent dans les rues en chantant et dansant. Les chamans pratiquent des rituels de bénédictions et entrent en transe devant une foule fascinée qui accompagne cet instant intense de chants traditionnels.
Chaque famille aura à coeur de visiter les monastères locaux afin d’y déposer de l’encens, recevoir les bénédictions de rigueur et chasser les mauvais esprits à l’aube de cette nouvelle année. Des offrandes sont apportées aux moines. Puis, vient le temps de la visite aux amis et aux parents. Les tibétains apportent en cadeau de la tsampa, de l’orge et du thé au beurre de yak. Ce moment permet d’échanger les voeux de bonne année et de se rassembler pour de nouvelles bénédictions.
Troisième jour du Festival : le Choe-kyong Losar
Le dernier jour de Losar est le théâtre de somptueuses cérémonies bouddhistes dans de nombreux monastères, décorés spécialement pour l’occasion. Sa Sainteté le Dalaï-lama et d’autres hauts lamas se réunissent pour faire des offrandes aux hautes divinités protectrices appelées dharmapalas et tout particulièrement le dharmapala Palden Lhamo, protecteur spécial du Tibet. C’est également la dernière étape de ce rituel de purification. Partout dans les rues, des branches de pin odorantes, de genévrier et de cyprès sont brûlées en guise d’encens. Selon la légende, la fumée produite monterait aux cieux et apaiserait les divinités. C’est aussi un symbole de prospérité, de renouveau et de paix. Enfin, des drapeaux de prière fleurissent un peu partout et sont accrochés aux arbres, en haut des montagnes et sur les toits des maisons.
L’engouement que provoque Losar franchi les frontières, et nombreux sont les curieux qui souhaitent assister à cette cérémonie. Ce moment est avant tout une opportunité de s’immerger dans cette culture, que les tibétains sont heureux et fiers de faire découvrir. Vous aussi, plongez dans cette ambiance sans pareille et venez découvrir ces coutumes ancestrales et mystiques.
Tags: Tibet, spiritualité, Bouddhisme, Nouvel An, Losar, 2018
9:40 am
Merci pour cet éclairage précis Stéphanie …
Je souhaite bonheur, prospérité et longue vie à ta belle famille et votre magnifique activité … Au plaisir de vous revoir
peut être sur les magnifiques routes du Monde…
Toute à sympathie. Joyce