La vacuité exprime l’interdépendance qu’il y a entre tous les êtres formant la création. Elle dévoile le fait de faire parti d’un tout, d’une perfection sans égale, ne pouvant se dissocier d’une quelconque manière. Cela souligne donc l’interconnexion reliant toute forme de vie.
Ce qui m’amène à la conclusion que nous sommes la nature et tout ce qui la constitue. Nous sommes cette feuille qui s’envole à l’appel du vent, nous sommes le vent transportant cette goutte de pluie, nous sommes cette goutte de pluie s’invitant dans le sol, transmettant l’impulsion de vie à cette brindille d’herbe s’élevant vers la lumière. En chacun de nous vibre l’étincelle de vie. Ensemble nous tissons cette trame de connivence.
En me référant à cette vérité, à cette dépendance inhérente, nous faisant tous appartenir à cette même unité, je comprends alors l’importance de l’altruisme et de l’entraide. En aidant l’autre qui est une partie de toi, tu te fais du bien d’une manière indirecte et directe à la fois. Voilà pourquoi aider autrui peut nous procurer tant de joie, à travers ce biais c’est nous même que nous aidons. De là, découle un enchainement de bonheur, apportant en résonnance, un bien-être à l’intérieur de chaque cellule nous composant. C’est notre essence même que nous flattons à ce moment-là.
À contrario, en émanant des sentiments destructeurs négatifs c’est à soi même que l’on porte préjudice, c’est à soi même que l’on fait du mal. En détruisant l’autre en conscience, c’est à une partie qui t’es tienne que tu nuis, c’est une particule de la totalité qui te définit, à laquelle tu appartiens, que tu démolis.
Cette prise de conscience nous encourage à devenir responsables, en mettant en lumière le fait que chaque forme de vie, sans exception, a la même essence que celle qui fait de nous des êtres : se sentir telle une unité, non telle une entité dissociée. Incarner cette division alors que nous sommes l’indissociable mène à des plaisirs éphémères, à un bonheur illusoire et limité. Cela nous éloigne de la réalité profonde du vivant. C’est si beau de comprendre, si majestueux de ressentir cette interconnexion, si honorable de la révéler et d’en devenir le serviteur.
J’aimerai vous partager un texte tiré du « Livre tibétains de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché qui nous éclaire avec une grande justesse sur le sujet.
« Imaginez une vague à la surface de la mer. Vue sous un certain angle elle semble avoir une existence distincte, un début et une fin, une naissance et une mort. Perçue sous un autre angle, la vague n’existe pas réellement en elle-même, elle est seulement le comportement de l’eau, « vide » d’une identité séparée mais « pleine » d’eau. Si vous réfléchissez sérieusement à la vague, vous en venez à réaliser que c’est un phénomène rendu temporairement possible par le vent et l’eau, qui dépend d’un ensemble de circonstances en constante fluctuation. Vous vous apercevez également que chaque vague est reliée à toutes les autres. Si vous y regardez de près, rien ne possède d’existence intrinsèque.
C’est cette absence d’existence indépendante que nous appelons la vacuité. Pensez à un arbre : vous aurez tendance à le percevoir, comme la vague, en tant qu’objet clairement défini, ce qui est vrai à un certain niveau. Mais un examen attentif vous montrera qu’en fin de compte, il ne possède pas d’existence indépendante. Si vous le contemplez vous constaterez qu’il se dissout en un réseau extrêmement subtil de relation s’étendant à l’univers entier : la pluie qui tombe sur les feuilles, le vent qui l’agite, le sol qui le nourrit et le fait de vivre les saisons et le temps, la lumière de la lune, des étoiles et du soleil – tout cela fait partie de l’arbre.
En poursuivant votre réflexion vous découvrirez que tout dans l’univers contribue à faire de l’arbre ce qu’il est, qu’il ne peut à aucun moment être isolé du reste du monde et qu’à chaque instant, sa nature se modifie imperceptiblement. C’est ce que nous entendons lorsque nous disons que les choses sont vides, qu’elles n’ont pas d’existence indépendante. »
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