02 April 2019
Méditation et compassion Chaque être humain serait capable d’entrainer son cerveau à la compassion, comme on s’entraine à courir un marathon. Sauf que dans notre cas point de course à pied. Seulement de la méditation. Des érudits bouddhistes avaient déjà établi ce lien depuis longtemps, et là, c’est une étude scientifique qui le confirme. Cette dernière, menée par l’équipe de chercheurs de Richard Davidson, de l’université du Wisconsin, établit un lien entre méditation et développement de l’empathie envers autrui. Comment en sont-ils arrivés à cette conclusion me direz vous ? Preuve par l’expérience. Les chercheurs de l’université du Wisconsin sont partis du fait que le cerveau change après tout entrainement, quel qu’il soit, grande découverte des neurosciences depuis 20 ans. On parle de neuro-plasticité du cerveau. Ainsi, en 2008, les chercheurs américains ont étudié le cerveau de méditant à long terme, qui ont fait entre 10 000 et 70 000 heures de méditation dans leur vie. Rien que ça. Grâce aux IRM effectuées et aux électrodes placées sur les méditants, dont Matthieu Ricard faisait partie, ils ont montré d’importantes différences dans le fonctionnement du cerveau. En effet, on constate chez ces sujets une activation accrue d’aires du cerveau recouvrant les émotions positives et le rapport à l’autre qui peut aller jusqu’à 1000%. Un entrainement à la portée de tous Bon, il faut dire que ces méditants ne sont pas monsieur tout le monde, et que 10 000 heures de méditation, c’est quand même beaucoup. Rassurez vous, l’équipe de Richard Davidson a également convoqué deux autres groupes de participants pour leurs recherches. Un premier groupe témoin s’est livré à la méditation, en se remémorant des souvenirs où quelqu’un a fait preuve de compassion envers eux. Un second groupe a appris une technique de « réévaluation cognitive », méthode pour rendre ses pensées moins négatives. Pour comparer les deux groupes, chacun a du se confronter à des personnes dans le besoin, à qui il devait donner de l’argent. Résultat : les chercheurs ont constaté que le premier groupe s’est avéré plus altruiste que le second. Mais ce n’est pas tout : les scanners ont également révélé que leur cerveau avait changé : leur lobule pariétal inférieur (la zone du cerveau responsable de l’empathie) était plus développé, après seulement 7h de méditation. Une évolution que les chercheurs n’ont pas observé chez le second groupe. Selon Helen Weng, co-auteur de l’étude, « C’est un […]
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