Dans la religion bouddhiste, il n’est que deux états d’existence dans lesquels nous pouvons nous trouver : le Saṃsāra ou le Nirvana. Le saṃsāra, c’est le cycle de la succession des naissances et des décès, la vie dans laquelle nous sommes pris tant que nous n’avons pas atteint l’Eveil. On y traverse des états d’existence successifs conditionnés par l’ignorance et le karma, où règnent la souffrance et la frustration. Pour être délivré du saṃsāra, il faut atteindre le Nirvana : mode d’emploi.
Qu’est-ce que le Samsāra?
Le mot saṃsāra est traduit du tibétain par “cercle vicieux” : il se caractérise par une suite de renaissances au sein de différents domaines d’existence. Explications.
Les phénomènes de notre existence, impermanente et imprévisible, sont régis selon les êtres en fonction de leur karma antérieur. On perçoit le monde et ses apparences à travers une conscience ignorante et le conditionnement d’un karma passé. Ces apparences font alors l’objet de nos désirs, de nos passions, de nos aversions, de tout ce qui nous pousse à agir en produisant du nouveau karma.
Selon la nature de notre karma, nous vivons une existence plus ou moins heureuse ; mais quoi qu’il en soit, le bonheur n’est jamais un état durable dans le saṃsāra, d’où son caractère insatisfaisant et la nécessité d’en sortir. On dit que le saṃsāra a pour essence la vacuité, pour apparence la méprise et pour attribut premier la souffrance. Le Nirvana quant à lui est un état que l’on atteint par l’Eveil et au cours duquel on perçoit la réalité telle qu’elle est.
Il existe dix liens nous attachent à la roue de l’existence :
- L’illusion du moi
- Le doute
- L’attachement aux rites
- Le désir sensuel
- La méchanceté
- Le désir de l’existence matérielle
- Le désir de l’existence immatérielle
- L’orgueil
- L’inquiétude
- L’ignorance
Tant que dans notre esprit les passions et l’ignorance n’ont pas été dissipées, nous, êtres animés illusionnés, ne pouvons échapper à la succession des naissances et des décès.
La réincarnation : comment ca commence & comment ca fini ?
Le saṃsāra est le réservoir d’un nombre infini d’êtres animés : en tant que tel, il n’a ni commencement ni fin. Cependant, en tant que condition d’existence individuelle, il s’achève définitivement lors de la cessation des passions et de leurs causes dans notre esprit. C’est alors l’atteinte de la délivrance, de la libération de l’esprit : c’est le nirvana.
Les six destinées
Dans le saṃsāra, six conditions d’existence appelées « destinées » sont possibles. Les êtres traversent ces conditions d’existence en fonction de leur karma.
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- Il y a trois destinées inférieures où la souffrance règne :
- Les enfers. Les êtres y souffrent de façon intense. On y passe lorsque l’on est le fruit d’un karma de colère ou de haine.
- Les esprits avides. Monde de privation extrême, c’est la destinée des êtres cupides et avares.
- Les naissances animales. Dépourvu de liberté, ce monde accueille les fruits de la stupidité.
Les trois autres destinées sont dites supérieures et sont caractérisées par un bonheur plus ou moins grand : on y retrouve les fruits d’un karma plus favorable.
La naissance humaine : fruit du désir et des passions variées. La souffrance y est suffisamment intense pour provoquer un désir de libération, mais elle n’est pas insupportable.
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- Les Asura ou les Titans. C’est la destinée des êtres puissants, dominés par l’envie et la jalousie, en perpétuelle lutte.
- Les dieux. Êtres bienheureux caractérisés par l’orgueil et l’autosatisfaction, leur chute finale est d’autant plus douloureuse.
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Tandis que les autres états d’existence sont sujets à une obnubilation obsessionnelle et ne permettent pas d’accéder à l’Eveil, la naissance humaine est considérée comme la destinée la plus précieuse car elle permet une possible libération du cycle du saṃsāra. Mais comment atteindre cette libération?
Mettre fin au cycle des réincarnations
1. Asrava, Âme & Karma
Si vous voulez stopper le cycle des réincarnations dans lequel vous êtes inexorablement pris, il faut purifier, brûler votre karma : voilà qui ne s’annonce pas être une tâche facile. Pour mieux comprendre cette idée de purification du karma et sa raison d’être, livrons nous à un petit exercice d’imagination.
Imaginons qu’il y ait une mare qui s’étend devant vous (c’est votre âme) : vous voulez la vider. Vous essayez de l’assécher, de la vider de son eau sceau après sceau. Cela reste sans succès. En effet, vous ne pourrez pas y parvenir si vous ne stopper pas le flux de l’eau à sa source. Mais comment donc stopper la source pour bloquer le flux qui provient d’elle?
Il faut dans un premier temps trouver la source d’où l’eau s’écoule : c’est ce que l’on appelle l’asvara.
Dans le bouddhisme, l’asvara est utilisé pour décrire la source du mauvais karma. L’asrava, c’est la source depuis laquelle le mauvais karma s’écoule jusqu’à votre esprit. Cela signifie simplement que votre esprit est toujours sous l’emprise du karma.
Si vous ne parvenez pas à stopper le flux karmique provenant de l’asrava, votre esprit ne peut pas être purifié, comme la mare ne pourra jamais être asséchée. Construisez un barrage autour de l’asrava, et le karma cessera de parvenir jusqu’à votre âme. Votre âme sera pleinement libre.
2. Eveil et Nirvana
Une fois que l’âme n’est plus sous l’emprise du karma, alors la naissance et la mort ne sont plus nécessaires. Vous pouvez alors devenir un Siddha, même pendant cette vie. Siddha, c’est le plus haut état de conscience.
L’atteinte du Nirvana, cessation de la souffrance, de la confusion et de la crainte, passe par la compréhension de la vacuité de notre existence. L’esprit peut être libéré par la pratique de la spiritualité.
L’équivalent hindou du Nirvana est le Moksha, qui signifie littéralement « libération ».
Si nous sommes tous soumis à la roue de la temporalité, au cycle infernal du saṃsāra qui est source d’insatisfaction et de déception, n’en oublions pas d’aimer la vie et de nous ouvrir à elle et aux autres : c’est à travers la compassion et le respect de tous les êtres que le karma devient positif. C’est le chemin qui mène à l’Eveil.
Tags: Bouddhisme, Karma, Reincarnation
5:03 pm
merci de me faire parvenir newletter
5:33 pm
Merci pour cet article synthétique. Je reste surpris devant la notion d’âme, j’avais intégré que cette notion ne correspondait pas à l’approche bouddhiste, pouvez vous me dire ce qu’il en est ?
3:22 pm
Très bon article, bravo.Reste que dans le Boudhisme ou l’Hindhouisme , il n’y a pas d’âme.
C’est un ensemble d’énergies appelés les cinq agrégats, qui est constitutif de notre ego (donc de l’illusion du “moi”):
l’agrégat de la forme , celui de la pensée , de l’acte créatif ou perception,des formations et de la conscience.
http://www.dhammadana.org/dhamma/5_agregats.htm
Cela est l’origine des 12 Liens Interdépendants:
http://www.pagodethienminh.fr/?page_id=2315
Appelés les douze Inen au Japon (Zen Soto):
https://www.youtube.com/watch?v=8061ZO2dHEI
Merci pour cet article.
“Gasho”.