Le Nirvana, ce mot vous évoque forcément quelque chose. Entre mythes de la culture populaire et vrai concept philosophique, tentons d’apporter quelques éléments pour comprendre cette notion fondamentale du bouddhisme. À vous, non-initiés à la spiritualité indienne, oubliez tout ce que vous pensez savoir sur le Nirvana. Dans le bouddhisme et même dans certaines formes de l’hindouisme, le Nirvana n’est ni un groupe de rock américain des années 90 ni une chanson de Doc Gynéco.
Le Nirvana, ça veut dire quoi ?
Petite introduction étymologique pour comprendre ce concept. Le Nirvana – निर्वाण pour les bilingues – vient du mot sanskrit (plus exactement du pali, une ancienne langue indienne très proche du sanskrit) Nibbāna et qui signifie littéralement « extinction ». Alors quel rapport avec l’éveil me diriez-vous ? Par extension, ce terme a fini par désigner l’apaisement puis la libération. Nous y voilà, le Nirvana, c’est la libération de l’esprit.
C’est d’ailleurs de cette façon que le Bouddha explique le Nirvana. L’ « extinction » du désir et le détachement des choses sensibles amènent un repos et nous mènent sur le chemin de la délivrance finale. Plutôt logique, finalement.
Aux origines du Nirvana : l’histoire du Bouddha
Le Nirvana, c’est d’ailleurs l’état du Bouddha et le but fondamental du bouddhisme.
L’état de qui ? Pour comprendre cette notion « d’éveil » essentielle dans le bouddhisme, revenons un instant sur l’histoire du Bouddha. Au Vème ou au VIème siècle avant J.C. Siddhārtha Gautama de son vrai nom est un jeune prince qui s’ennuie dans son palais. Alors qu’il se promène en dehors de son palais un jour durant l’année de ses 29 ans, il découvre la souffrance de son peuple et prend conscience du fossé qui sépare sa vie de luxe et celle de ses subordonnés, mais surtout que sa condition de prince ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Il rejette alors tous ses titres et sa vie d’aristocrate et quitte son palais sur son cheval une nuit de pleine lune. Il commence alors une vie d’ascèse et de renoncement et commence à méditer. Pendant six ans, il enchaîne les maîtres spirituels qui lui enseignent diverses méthodes de méditation austères mais sans succès. Il décide alors d’essayer une nouvelle méthode : alors qu’il se trouve dans le village de Bodhgaya, il prend conscience que ces pratiques ne l’ont pas mené à une plus grande compréhension et accepte un bol de riz au lait des mains d’une jeune fille du village. Il se rend compte que son chemin vers la vérité doit prendre une voie plus modérée : il faut nier les excès autant que refuser l’austérité. Siddhārtha Gautama s’assoit alors sous un pipal (ficus religiosa) et fait vœu de ne pas bouger avant d’avoir atteint la Vérité ultime. A 35 ans et malgré les tentatives de Māra – démon de la mort – de le faire échouer dans sa quête, Bouddha accède enfin à l’éveil à l’aube dans la position de la « prise de la terre à témoin ». Il affirme être parvenu à la compréhension totale de la nature et des causes et des étapes nécessaires à l’élimination de la souffrance humaine : il a atteint le Nirvana. Le terme apparait très tôt dans les textes aux origines du bouddhisme.
Mais alors pourquoi l’appelle-t-on Bouddha ? En réalité, Bouddha est un titre qui lui a été accordé plus tard par ses disciples et qui signifie « éveillé » en sanskrit.
Le Nirvana et l’Éveil, quelle différence ?
Les deux termes n’ont pas exactement la même signification.
Dans son acception bouddhique, le Nirvana désigne la finalité, le but ultime de la pratique bouddhique de l’« Éveil » (bodhi en sanskrit). En d’autres termes, l’Éveil désigne la pratique qui aboutit au Nirvana. L’Éveil peut également être parfois qualifié d’Illumination.
Il ne faut pas confondre le Nirvana avec un quelconque paradis chrétien. Ce n’est pas un lieu où l’on va ni un endroit où l’on continue d’exister après la mort mais un état mental.
Le Nirvana, même s’il est selon les bouddhistes au-delà de toute description correspond à la fin de l’ignorance, de l’égarement, de la haine et à l’anéantissement des désirs (des sens, d’existence et d’annihilation). C’est en quelque sorte une forme d’achèvement, d’extinction de l’individualité et du soi.
On peut également voir le Nirvana comme une prise de conscience absolue de la totalité des phénomènes, qui engendre un état de plénitude ultime et sans fin.
Une autre définition, plus proche de celle que l’on connaît dans notre culture populaire définie le Nirvana comme un état de paix intérieure totale et permanente qui provient du détachement.
Quoi qu’il en soit, le Nirvana met fin au cycle des réincarnations dans le bouddhisme : lorsqu’un Bouddha meurt, il reste en état de nirvana et ne renaît plus car il s’est libéré du cycle infini des naissances et des renaissances (Saṃsāra en sanskrit).
Il est toutefois important de souligner que le Nirvana a également une importance dans l’hindouisme mais sa conception et sa perception sont assez différentes de celle des bouddhistes. De même qu’au sein du bouddhisme lui-même, la définition du Nirvana peut être assez différente.
L’accès à cet état, ou plus précisément à ce non-état est possible lors de la mort mais également au cours de la vie.
Comme Bouddha atteignez le Nirvana vous aussi
Bouddha insiste lui-même sur le fait qu’il n’est pas un dieu et que le bodhi ne résulte pas d’une intervention surnaturelle. Il est possible pour tous les êtres d’atteindre le nirvana. Oui, même vous.
Le principe est plutôt simple : il faut observer avec attention la nature de l’esprit humain et comprendre les facteurs perturbateurs qui nous causent de la souffrance. Il faut connaître les causes de la souffrance pour pouvoir se libérer de la souffrance et atteindre l’état de cessation des attachements et des désirs.
On accède à l’éveil spirituel lorsque dix empêchements ou actes non vertueux ont été dissous : tuer, voler, l’inconduite sexuelle, tromper, mentir, les paroles dures, les paroles futiles, l’envie, la malveillance, les vues erronées.
Il n’existe pas une méthode précise pour atteindre l’Éveil mais chacun peut trouver son approche personnelle. Que ce soit par les Lam Rim, ces textes bouddhistes destinés à atteindre l’Éveil ou par la méditation, n’oubliez de vérifier les 21 symptômes qui prouvent que vous êtes sur la voie de l’Éveil.
Dans le langage populaire, le Nirvana est depuis longtemps associé à un état de bonheur suprême, autant de satisfaction intellectuelle que plaisir des sens. Est-ce qu’au final nous ne serions pas si éloignés de cette idée de libération et de plénitude suprême de l’esprit ? Pour Nāgārjuna, fondateur d’un des principaux courant du bouddhisme, le Nirvana « n’est rien d’autre que la réalité commune, vue sous un autre angle. ». Voilà, vous avez toutes les cartes en main pour devenir à votre tour un Bouddha : un « être éveillé » qui a atteint le Nirvana.
7:40 pm
Bonjour et merci Jean baptiste pour cet article très accessible et très intéressant. Je pratique la méditation depuis quelques mois et j’y trouve beaucoup de sérénité et de détachement. Par contre je ne pense pas être un jour capable d atteindre que ce soit l eveil ou meme le nirvana car malgré le bien être et le réconfort que cela m apporte je ne suis pas prête à me détacher de mes désirs d humaine. Même si je suis consciente que ces deniers parasitent ma vie parfois ?. Je me demandais si il etait plus “simple” d atteindre l eveil ou le nirvana quand une personne n a pas d’enfant par exemple ( attachement très fort ) ou à vécu un terrible drame qui l amene à se “refugier “dans cet etat ?
Pardonnez moi si vous trouvez mes questions naïves ou hors sujet Mais comme je vous l ai cité plus haut .. Je débute. .?
Merci de me avoir lu .
Audrey
4:43 am
Bonjour Audrey,
Comme je le dis dans l’article, chacun peut trouver sa propre approche pour atteindre l’Éveil. Nous sommes tous différents, par notre vécu, nos expériences, nos désirs ou nos conceptions des choses. Mais ceux-ci ne rendent pas plus facile ou difficile l’accès au Nirvana. Sans forcément atteindre un Nirvana Suprême, que seul le Bouddha a été capable d’atteindre, il est toute fois possible d’atteindre un certain niveau de libération de l’esprit. La clé, c’est de s’observer avec attention et de comprendre les causes de notre souffrance, pour se libérer de sa souffrance, de ses attachements et de ses désirs (et c’est certainement là le plus difficile, je suis d’accord!). Mais avec un peu d’abnégation, de volonté et de pratique, vous arriverez progressivement à accéder à un état d’apaisement de plus en plus fort. Continuez la méditation, vous ne pourrez en être que vous rapprochez du chemin de l’Éveil!
Au plaisir,
Jean-Baptiste
9:59 pm
Merci !!! ?
5:35 pm
Bonjour,
Je ne saisis pas une chose.
Comment le bouddha peut il etre en état de béatitude soit de bonheur s’il n’y a plus d’espoir de réincarnation et si c’est sa fin ultime?
Que devient il alors?
Est ce la mort et la fin définitive de TOUT?
Merci de me répondre.
Cordialement.
Angélique
2:41 am
Et bien Angélique, si tu vois ce message je peux peut être t’éclairer.
Toute personne, à vécu une vie antérieur. Notre corps n’est qu’un outil à l’âme pour permettre d’avancer dans son chemin vers justement le “Nirvana”. L’âme est envoyé sur terre car celle ci à des choses à accomplir (retrouver un chemin d’attente vers la paix intérieure) et notre corps qui est donc l’outil va lui permettre d’avancer sur ce chemin, il faut bien évidemment avoir une prise de conscience pour permettre de faire de notre mieux pour que cette vie choisie se passe dans l’harmonie et la connaissance de soi, cela demande bien sur du travail et parfois même plusieurs vies pour s’en rendre compte. Une fois la vie dans laquelle cette paix intégrale trouvé, la route se termine ici vous avez donc atteint le Nirvana et mourrez en paix et en totale Harmonie avec la vie, il est temps à votre âme de se reposer de tout ses efforts. Le but principale d’une vie est le bonheur, sans le véritable bonheur nous ne seront jamais en paix.
Prenez soin de vous et sentez le goût du lâcher prise totale ♥
2:31 am
Bonjour, je me retrouve sur ce site suite à mes recherches concernant une expérience personnelle. Cette expérience personnelle concerne le Nirvana, étant en apprentissage de moi, suivant une spiritualité visé sur le bien être et la notion de non souffrance et de guérir celles-ci par une amélioration de perception de la vie, d’être plus connecté aux énergies ressourcantes. Pratiquant la méditation et le Kundalini, il m’est arrivé lors de méditation d’avoir une absence, une notion d’extinction, ne plus être là et être en état de paix absolue et de non conscience. Bien évidemment cela ne s’est passé que 2 fois avec une durée de quelques minutes. Alors je tenais à vous dire que c’est en pratiquant et en apprenant à se connaitre réellement que des moments pareils peuvent s’ouvrir à nous, ne perdez jamais espoir. Si à 20ans on peut arrivé à atteindre ce niveau, alors tout le monde le peu. Et je remercie bien évidemment l’auteur de cet article qui a éclairé ma lanterne sur ce qu’il m’est arrivé.
Be positive, you decide “:):”